Charles-Louis de Bons, figure de l'école valaisanne des années 1850
Charles-Louis de Bons (1809-1879), avec son esprit curieux et précurseur dans de nombreux domaines, a entre autres marqué l’école valaisanne et la bibliothèque cantonale.
Portrait de Charles-Louis de Bons et plaque de la ruelle à Saint-Maurice
La liste de ses activités professionnelles et de ses fonctions est pour le moins longue et originale. De manière non exhaustive et dans le désordre, il a été notaire, député du Grand Conseil, vice-président et président du Grand Conseil, conseiller d’Etat, vice-président et président du Conseil d’Etat, juge au Tribunal d’Appel, président du Tribunal du district de Saint-Maurice, juge instructeur, historien de son pays, membre fondateur de la Société d’histoire de la Suisse romande, écrivain, poète, professeur de littérature, journaliste, etc. En 1854, alors que Charles-Louis de Bons était conseiller d’Etat en charge de l’instruction publique, il a fondé L’Ami des Régens, le journal pédagogique pour les écoles françaises du Valais qui est l’ancêtre de Résonances. Homme en avance sur son temps, beaucoup de ses rêves n’ont pas abouti, mais malgré cela peu de personnes auront insufflé autant d’envies de grandeur en Valais.
Marie-Gabrielle Dufour (1901-1937) consacra à la vie et à l’œuvre de Charles-Louis de Bons, son bisaïeul, un mémoire qu’elle présenta en 1932 à la Sorbonne pour l’obtention de son diplôme d’Etudes supérieures.
Charles-Louis de Bons en citations
C’était écrit dans l’Ami des Régens en 1854
«Nous ne désespérons pas de voir la position des régens s’améliorer, les communes se convaincre de plus en plus des avantages de l’instruction, et l’Etat lui-même ne pas y regarder de trop près, lorsqu’il s’agit du plus grand des intérêts qui lui sont confiés: le développement intellectuel du peuple, c’est-à-dire du souverain.»
Charles-Louis de Bons (le gérant) in L’Ami des Régens, journal pédagogique pour les écoles françaises du Valais, 1er janvier 1854
C’était écrit dans l’Ami des Régens en 1855
«On assure que plusieurs communes de l'arrondissement du centre, qui jusqu'ici n'avaient pas d'institutrices, se proposent d'en envoyer au prochain cours de l'école normale, entre autres: Lens, Ayent, Evolène et Mase. Ces communes comprennent, sans doute, que pour appeler une institutrice étrangère, il faut à peu près doubler la dépense, et s'exposer, en outre, à plusieurs inconvéniens que l'on peut éviter, en ayant une institutrice capable dans la localité même. Nous les félicitons de leurs louables efforts, et nous espérons que, dans le choix à faire, elles ne perdront pas de vue les qualités essentielles que doit posséder toute personne qui se destine à l'enseignement.»
Charles-Louis de Bons (le gérant) in L’Ami des Régens, journal pédagogique pour les écoles françaises du Valais, 15 février 1855
Poème de Charles-Louis de Bons
L’Inspiration ouvrant le recueil des Hirondelles
«Voilà qu’un vent de poésie
Sur moi descend de la hauteur,
Et que mon sein, gonflé de vie,
S’emplit d’un souffle inspirateur.»
Propos sur Charles-Louis de Bons
A propos de la bibliothèque cantonale et des Hirondelles
«Le 29 mars 1855, il écrivait à M. Vuy, professeur à l’Académie de Genève:
“Je suis fort occupé ces temps-ci à former une bibliothèque cantonale. J’espère laisser cet établissement comme trace de mon passage aux affaires.”
En 1857, il édite chez Marc Mehling, à Genève, et [chez Hachette], à Paris, sa première œuvre en vers, Les Hirondelles, poésies lyriques qu’il avait écrites de 1853 à 1857.
Les Hirondelles étaient suivies de Divicon, poème épique, couronné en 1855 par l’Institut national genevois. Cette Académie venait de se constituer définitivement (2 mai 1853) et sa section de littérature organisait des concours littéraires.»
Marie-Gabrielle Dufour in Annales valaisannes (SHVR, 1946)
A propos de l’esprit d’émulation
«Pour améliorer le sort de l’enseignement primaire, le conseiller d’Etat Charles-Louis de Bons tenta de créer un esprit d’émulation en adressant une correspondance à chaque commune, et en rendant public l’état des écoles de chacune d’elles avec les traits les plus saillants; il prit également des mesures pour améliorer le sort du personnel enseignant et l’état des écoles primaires: minimum des traitements des régents, renvoi du personnel d’enseignement non qualifié, obligation des communes à ne choisir que des régents brevetés et autorisés, mesures sévères prises contre les pères de famille qui refusaient de faire instruire leurs enfants, nouveau règlement pour les écoles primaires, etc. Le règlement de 1860, qui couronna son œuvre, apporta de notables modifications au règlement antérieur de septembre 1849. En 1861, il quitta le département de l’instruction publique en laissant à ses successeurs une législation bien adaptée à la situation et un département en pleine activité.»
Didier Planche in Tome II: Maurice Charvoz et Alphonse Michaud – Frondeurs au nom des grands idéaux (Château & Attinger, 2023)
A propos du succès des Hirondelles
«A la lecture de ces pages, il est facile de comprendre le succès qu’obtint, à son apparition, le livre des Hirondelles. Des écrivains de renom décernèrent à son auteur des éloges mérités, et l’un d’eux, Victor de Laprade, membre de l’Académie française, déclara qu’il considérait Charles-Louis de Bons comme un poète de premier ordre.»
Hilaire Gay in Le poète Ch.-L. de Bons (L’école primaire, organe de la Société valaisanne d’éducation, novembre 1902-03)
A propos des enseignants organisés en association professionnelle
«La première tentative d’organisation des enseignants en association professionnelle semble remonter aux années 1854-1856 avec la revue L’Ami des Régens […], par laquelle le conseiller d’Etat Charles-Louis de Bons voulait réunir le corps enseignant et améliorer ainsi l’enseignement.»
Josef Guntern in L’école valaisanne au XXe siècle (Cahiers de Vallesia, 2016)
Références sur Charles-Louis de Bons
Sa fiche sur le site de la Médiathèque
Sa fiche dans le Dictionnaire historique de la Suisse
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