Your Challenge: focus sur le métier de vitrière
Le Salon valaisan des métiers et formations Your Challenge, organisé au CERM à Martigny du 8 au 13 mars dernier, offre à chaque rendez-vous, c’est-à-dire tous les deux ans, une vitrine pour l’essentiel des métiers et des filières de formation possibles en Valais et en Suisse romande. Les jeunes, et tout particulièrement les élèves des CO, mais aussi les adultes en reconversion professionnelle, ont l’occasion de découvrir en un seul espace plus de 400 métiers. Résonances vous invite à un focus sur celui de vitrière, en compagnie d’Audrey et de Sydney, toutes deux apprenties en 2e année de formation, l’une ayant effectué son CO à Crans-Montana et l’autre au CO d’Orsières.
Audrey et Sidney constatent une moins grande fréquentation de leur stand par rapport à ceux environnants dans le secteur de la construction et sont convaincues que c’est dû au fait que pour le métier de vitrier, il n’est pas possible de proposer un atelier participatif pour d’évidentes raisons de sécurité. Les deux apprenties font néanmoins des démonstrations de quelques techniques préparatoires, tout en soulignant n’avoir sur le stand qu’une toute petite partie du matériel habituel, et sont très enthousiastes en parlant de leur formation, trouvant particulièrement important de briser certaines idées reçues. Souvent, elles doivent expliquer que leur activité ne se résume pas à nettoyer des vitres. Elles estiment que les enseignants devraient mieux connaître la palette des métiers possibles. Saviez-vous que la formation CFC de vitrier dure 4 ans et que les cours théoriques ont lieu à l’Ecole professionnelle de Morges et les cours interentreprises à Tolochenaz?
Sydney et Audrey présentent différents échantillons de verre.
INTERVIEW
Pourquoi avez-vous choisi la formation de vitrière?
Sydney: Après le CO, je suis allée en école préprofessionnelle, puis j’ai commencé une école d’art, pensant m’orienter dans le graphisme. Ce choix ne m’ayant pas convenu, j’ai effectué un stage dans l’entreprise Barman & Nanzer à Sion où je travaille actuellement et je me suis aperçue que le métier de vitrière pouvait me correspondre.
Audrey: Pour ma part, c’est en venant au Salon Your Challenge alors que j’étais élève au CO que j’ai découvert ce métier. Après la visite du stand, j’ai discuté avec mon patron actuel, de l’entreprise Besse à Vollèges, afin d’effectuer un stage. J’ai tout de suite apprécié l’ambiance de travail.
Qu’est-ce qui vous enthousiasme dans l’apprentissage de votre métier?
Sydney: Ce qui m’a plu au départ, c’est que c’est un métier qui permet de travailler à la fois en intérieur et en extérieur. On a du contact social, sans en avoir trop. Le quotidien est varié.
Audrey: Au départ, ce qui m’a motivée, c’est le côté manuel et technique du métier, mais aussi le fait d’être une fille dans un univers de garçons.
«C’est un métier qui permet de travailler à la fois en intérieur et en extérieur.»
Sydney
Comment expliquez-vous que ce métier n’intéresse pas beaucoup les filles?
Sydney: Parmi les apprentis vitriers que je connais, nous sommes les deux seules filles.
Audrey: C’est déjà un métier malheureusement très peu connu, et en plus la plupart des filles se dirigent dans le secteur de la santé ou du social.
Sydney: Dans ce genre de métier, ça devient très compliqué de trouver des apprentis, filles ou garçons, puisque trop de jeunes préfèrent s’orienter vers les études. Après, même s’il faut être minutieux, c’est un métier où l’on doit porter des vitres pas toujours légères, aussi en tant que fille on doit être encore plus motivée pour se surpasser.
La fragilité du verre, est-ce un obstacle?
Sydney: Non, mais il s’agit d’être toujours minutieux lors de certains tracés et de faire systématiquement attention à comment on découpe, comment on colle, comment on pose, comment on porte.
Audrey: Avec certaines machines, c’est soit ça passe, soit ça casse, donc on n’a pas de marge d’erreur possible.
Appréciez-vous d’avoir la possibilité de faire découvrir votre formation?
Audrey: Oui, car très peu de personnes savent en quoi consiste le métier de vitrier. Tout le monde connaît mieux celui de maçon ou de menuisier par exemple.
Sydney: Je trouve intéressant de pouvoir raconter ce que je fais.
«Très peu de personnes savent en quoi consiste le métier de vitrier.»
Audrey
Comment décririez-vous le métier?
Audrey: On mesure, on coupe, on scie, on perce, puis on pose des fenêtres, des douches, des miroirs, des verres de sol. Il y a plein de matières, d’épaisseurs et de couleurs, par exemple des verres feuilletés avec un film plastique au milieu.
Sydney: Le métier de vitrier se répartit entre la miroiterie, avec entre autres la découpe qui se réalise à l’atelier, et la pose, qui est plus physique et se fait sur le chantier.
Audrey montre la différence de netteté de la coupe avec ou sans pinceau trempé dans du pétrole et Sydney commente.
Les cours dispensés en école professionnelle vous intéressent-ils autant que la partie en entreprise?
Audrey: Les approches sont complémentaires. Il y a beaucoup de connaissances et de compétences à acquérir pendant les quatre années de formation.
Sydney: Même si je ne peux pas dire que j’adore les cours, c’est presque une récréation dans la semaine, car on commence plus tard et on finit plus tôt la journée.
Quelles sont à vos yeux les qualités indispensables au vitrier ou à la vitrière?
Audrey: La patience et la minutie, sachant qu’il faut être habile de ses mains.
Sydney: J’ajoute la persévérance.
Propos recueillis par Nadia Revaz
Brochure CSFO sur le CFC de vitrier·vitrière
Fenêtres, portes coulissantes, cloisons de douche, ou même façades entières: le verre est un matériau utilisé sous de multiples formes. Les vitriers et vitrières sont les spécialistes de la transformation et de la pose du verre dans les bâtiments. Ils fabriquent aussi différents produits, en mettant à profit leur habileté manuelle ainsi que leur attrait pour les machines modernes, dont certaines à commande numérique.
www.orientation.ch
Une pause pour découvrir le métier de technologue du lait
Après avoir effectué son CO à Goubing, Loïc est en 1re année d’apprentissage de technologue du lait auprès de Cremo à Sierre. S’il a choisi ce métier, offrant une voie AFP ou CFC, c’est parce qu’il connaissait quelqu’un qui l’exerçait avec plaisir, qu’il aime les produits laitiers et s’intéresse à ses différentes transformations. Il apprécie le travail en entreprise, mais aussi les trajets le menant en pleine campagne fribourgeoise à Grangeneuve pour les cours théoriques. A Your Challenge, il proposait une dégustation de lait entier, maigre et sans lactose. Comme l’explique Edith Rodel, à Sierre, Cremo transforme le lait en café froid Lattesso, en fromages, en beurres, en yaourts, en boissons sucrées lactées, etc. Un job évidemment différent de celui réalisé dans des fromageries artisanales.